La décision du gouvernement de retirer les chaudières biomasse des travaux éligibles à MaPrimeRénov’ passe très mal. Les professionnels du secteur parlent d’un nouveau coup dur pour une filière déjà affaiblie.
Quatre organisations — la Capeb, Propellet, le SER et le SFCB — ont adressé une lettre au Premier ministre Sébastien Lecornu. Leur message est clair : cette décision est, selon eux, une aberration pour la transition énergétique. Ils rappellent qu’il n’y a pas si longtemps, en 2022, l’État avait ajouté une prime de 1 000 € pour encourager ce type d’installation. Aujourd’hui, le revirement est brutal et laisse un goût amer.
Le marché est en berne depuis plusieurs mois. Les ventes ont chuté sous la barre des 300 000 unités en 2024. Le chiffre d’affaires des fabricants s’est effondré de 80 % après la baisse des aides CEE. Pour beaucoup d’acteurs, cette nouvelle suppression d’aide ressemble à une dernière claque, dans un secteur qui n’a déjà plus beaucoup de marge pour encaisser les coups.
Les professionnels estiment que la mesure ne fera économiser qu’environ 20 millions d’euros à l’État. À leurs yeux, c’est une goutte d’eau comparée aux retombées économiques qu’ils chiffrent à près de 100 millions d’euros. Ils demandent un rétropédalage rapide et une politique plus stable, pour éviter de démolir une filière qui emploie des milliers de personnes.
